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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 09:45

 

Je suis perplexe face à la nouvelle saison "ballet"  2012-2013 qui s’annonce à l’opéra de Paris

La précédente offrait deux ballets néo-classiques (Onéguine et Manon), deux « Noureev » (Bayadère et Cendrillon), un ballet « classique » relégué en fin de saison (la fille mal gardée) et une création qui a fait parler beaucoup d’elle : La Source du danseur étoile JG Bart

A côté de ses œuvres « narratives » des ballets plus abstraits tel  le Phèdre de Lifar, l’Orphée  et Eurydice de Pina Bausch et le très dépouillé Roméo et Juliette de Sasha Waltz (chorégraphe contemporaine)

Pour compléter le tout, une soirée Robbins/ Mats Ek (avec dance at gathering et appartement) une compagnie invitée dans un répertoire romantique (Royal ballet du Danemark avec Napoli) et le Tokyo ballet dans une œuvre de Béjart ( Kabuki)

Il était encore assez facile de trouver son bonheur, même si de part sa programmation, les spectateurs ont pu constater un grand « trou » de deux mois et demi entre le dernier Onéguine, et la première de Mats Ek qui tombait à peu près en même temps que Bayadère :  

 

Mais cette saison, B Lefèvre révèle à quel point elle n'aime pas " le ballet" D'ailleurs, je conseille à l'opéra de paris de cesser de mettre l'onglet ballet sur son site : comme c'est ringard! il faut mettre danse!

Cette directrice  déclare pourtant « que cette année fête le bicentenaire de l’opéra, et qu’il y aura beaucoup de choses variées » Son sens de la fête, tout relatif, doit enchanter le théâtre de la ville et drainera sans doute une partie de ce public vers l’amphithéâtre…

 

Voici la saison :

En danse contemporaine : Trisha Brown, Cherkaoui, Merce Cunningham, Prejlocaj (avec son hideux hélicopter et son infâme Eldorado) et une création de MA Gillot « sous apparence »

À leur côté les néo classiques Kylian et Forsythe et Balanchine

 

Pour compléter le tout,  un Neumeier avec sa 3ème symphonie et non un de ses ballets narratifs

Histoire de dire qu’on ne l’oublie pas, une soirée Petit,   avec le Loup, Rendez vous et Carmen,

Histoire de dire qu’il est passé par là, un seul «  Noureev » avec Don quichotte

La reprise de Signe de Carlson

Et relégué au début de l’été 2013, la Sylphide de Lacotte

 

En fait, presque toutes ces œuvres me plaisent à des degrés divers et variés, mais mises bout à bout dans une même saison, bigre !

L’opéra de fera pas trop de dépense côté décors et costumes !

 

Pour que la saison soit plus équilibrée, il aurait fallu un autre grand classique – la belle au bois dormant par exemple que l’on n’a pas vu depuis plusieurs années ! – il aurait aussi fallu que la Sylphide, ce chef-d'œuvre romantique ait été donné plus tôt dans la saison

Et puis, il manque comme l’an passé un ballet narratif comme ceux de Mc Millan, ou Neumeier, ou Cranko, ou l’un des leurs…

 

Où est l’intérêt de reprogrammer pour la troisième fois dans un laps de temps court O Slozony ? Ou Signes ? Ou encore Rendez vous ?

 

Noureev disait qu’il fallait «  nourrir » les danseurs. Je trouve cette nourriture bien « light »; elle me laisse sur ma faim et elle laissera sans doute les danseurs sur la leur

 

Lefèvre déclarait « les danseuses veulent toutes faire Carmen »

Comme on les comprend : c’est la seule héroïne à interpréter cette année, à part la Sylphide ou Kitri qui est « à part »

 

 

Mais détaillons un peu

 

La saison s’ouvre avec Balanchine  (Agon, sérénade, le fils prodigue) - Bon, pourquoi pas ? Je n’ai jamais vraiment été emballée par ce chorégraphe abstrait ; en général, au bout de vingt minutes, je commence à m’ennuyer ; bien sûr, il y a toujours des soirées servies par des interprètes exceptionnels, qui transforment le temps lui-même,  mais voir toute une soirée où le sujet de l’œuvre est la danse elle-même dans tout son dépouillement… je ne prendrais des places que s’il en reste des pas trop chères, une fois la distribution connue ! L’Apollon musagète d’il y a une ou deux saisons m’a laissé un sentiment très mitigé – Et même le Palais de cristal ou Joyaux ne m’ont pas laissé des souvenirs impérissalbes.

 

Ensuite, aie ! Cunningham/ Gillot

Cunningham, disons le, me barbe profondément ! Pourtant le bonhomme était sympathique comme tout !

Déjà que j’aurai dû me passer de danse « narrative » en septembre, me plonger dans cet univers cérébralement intéressant, mais visuellement rasoir !

C’est d’ailleurs amusant ; pour avoir travaillé avec quelques chorégraphes de la scène contemporaine actuelle (Philippe Ménard, Kubilai Khan investigation) j’ai fait le constat suivant : danser contemporain peut être grisant, mais voir le résultat ennuyeux comme tout !

 

Si je trouve des places pas trop chères ( 12 euros, quoi !) j’irai voir la création de Gillot et prévoirai un livre pendant le Cunnigham : je poserai là un acte créatif d’une très haute intensité. Mentalement, mon acte sera un acte de danse intégré à la soirée : la scène se prolongera jusque dans ma loge où sera la vraie vie, qui sera la vraie danse. Toute seule dans ma loge de côté, quatrième niveau, place à visibilité réduite, je m’intégrerais à la chorégraphie, créant un « happening » dans la mouvance   XX siècle  de l’art qui refuse les codes bourgeois, le beau, l’ordonné, et anonyme, je  participerai au spectacle, déplaçant ainsi le spectacle de la scène vers la salle ! Quel talent j’aurai alors ! Sans bouger, immobile – je poserai mentalement un acte de non-danse ; ce sera si puissant,  que Jérôme Bel me demandera de non créer avec lui  mon oeuvre à Avignon,  et la saison suivante, le théâtre de la ville m’invitera pour redonner ma non-danse qui s’intitulera « chaise pensante à six pieds »

J’aurai bien sûr pris soin d’enregistrer les toux de mes voisins ce soir-là et d’en faire un montage que la technique rendra ensuite aléatoire, pour que mon acte de non-danse sur ma chaise recrée la rencontre fortuite des hasards croises comme dans la vraie vie, car l’art, c’est de la vie fausse, chacun le sait

 

Il me faudra sans doute plusieurs semaines pour m’en remettre, mais ouf, Don Quichotte pointe son nez pour 26 représentations !

Bon !  Nous serons déjà en décembre !

 

Gageons que les pauvres danseurs qui n’auront rien dansé d’aussi technique depuis leur passage à New York cet été vont tous se blesser à qui mieux mieux, et ce sera à nouveau le jeu des chaises musicales, A remplace B blessé, qui remplaçait C blessé, qui remplaçait D blessé, etc… avec un peu de chance, je pourrai peut être dégoter une place pour Ganio/ Gilbert ?  Il m’étonnerait que Leriche reprenne le rôle de Basilio, et sur un rôle aussi technique, qui d’autre à part Ganio ? (Il a d’ailleurs été nommé sur ce rôle !) Je suis preneuse aussi de Pujol ou de Renavand en Kitri ! pour les garçons ???

 

Comme il y aura 26 représentations, des danseurs premiers danseurs ou sujets, seront peut être sur les rôles-titres.

Ce que j’aime dans ce ballet, c’est qu’il permet aussi de découvrir beaucoup de danseurs/seuses dans des rôles secondaires merveilleux : les deux amies, la reine des dryades, cupidon, la demoiselle d’honneur, le chef des gitans, et les rôles comiques aussi !

Sur youtube, traine une version avec Guillem/ Letestu/Osta absolument sublime dans l’acte du rêve de Don Quichotte !

Et j’ai encore le souvenir de Ciaravola  et Guillem en reine des dryades ! O Temps, suspends ton vol!!!!

 

Après retour vers l’abstrait avec Forsythe – que j’adore - et Trisha Brown

Bon, j’attendrais les distributions, car le Slozony m’avait émerveillée la première fois avec Dupont/legris/ Leriche

Revu par la suite avec d’autres interprètes, ce n’était plus du tout pareil ; toute la magie s’était enfuie

Idem pour Forsythe – Si Ciaravola danse In the middle, je serai là, sinon, et bien, je m’en passerai !

 

Je zapperai sans vergogne la compagnie Prejlocaj (dans Eldorado, les danseurs se roulent sur les tables pendant une heure….)  arte avait consacré toute une soirée à mettre en images les gros egos des deux artistes : Stockhausen et Prejlocaj; juste indigestes!

 

Je me débrouillerai pour prendre des places pour voir Ciaravola en Carmen ! Mais pourquoi ne pas avoir repris le Jeune Homme plutôt que rendez-vous, si longuet ? (Mis à part le pas de deux final !) Quand au Loup… je ne suis pas fan non plus…

 

J’attendrais les distributions pour Kaguyahine de Kylian  et la troisième symphonie ( Malher) de Neumeier !

 

Sauf si Leriche danse le Faune, je n’irai pas à la soirée «  fourre tout » où sont réunis Béjart/ Cherkaoui/ Robbins, Nijinsky  (l’oiseau de feu, le Faune, l’après-midi d’un faune, et la création de Cherkaoui sur Boléro) - Mon dernier Faune version Robbins avec Cozette m'a paru interminable!!!! On a déjà eu droit il y a dix ans au Faune ( Nijinsky) et Faune ( Robbins) et ça n'est pas une bonne idée... !

 

Viendra l’été : ce sera le moment de casser ma tire lire pour voir la Sylphide de Ganio/Ciaravola (en espérant qu’ils la redansent ensemble)  et le tonique Signes de Carlson (mais la aussi, en attendant les distributions, car revue la dernière fois sans Belarbi et sans Gillot, ce n’était plus aussi magique !)

 

Ce sera la fin de la saison…  

 

Ah, on devrait retrouver la belle Eleonora Abbagnato... !

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