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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

20 juin 2006 2 20 /06 /juin /2006 21:46

Boléro, ah, Boléro!!!!

Je l'ai vu dansé hier par Nicolas Leriche!

Cette oeuvre me submerge toujours à tous les coups!

Musicalement parlant, déjà. Je ne m'en lasse pas, même lorsque c'est simplement un disque qui joue.

Mais en plus, lorsque l'on peut voir la chorégraphie! Alors là, c'est la magie pure du mouvement et de la musique en parfaite adéquation.

Bien sûr, parmi tous les interprêtes que j'ai vus, Jorge Donn ( photos) et sa démesure, son regard fou et ses gestes exaltés reste ma référence. La chevelure de Sylvie Guillem qui flamboyait au dessus de la table rouge,  ses longues jambes qui marquaient l'oscillation de la musique, son corps souple comme une liane mais avec une force dans sa danse toute masculine,   restent aussi complètement inoubliable!!!

 

 

Et puis hier Nicolas Leriche, plus en retrait par rapport aux deux danseurs cités - en tous cas le soir de la première, car je sais que sa danse va évoluer au fil des représentations - mais avec une intensité émotionnelle qui n'appartient qu'à lui. Plus de félinité, moins d'érotisme, peut être... mais un engagement d'une sincérité!

De toutes façons, on ne peut pas tricher avec Boléro... ! Si le danseur ne s'engage pas entièrement dans la danse, celle ci devient tout à coup banale, vidée de son sang, de sa sèven...

Hier, le corps de ballet a apporté la dose de sensualité, de force, d'orient qu'il fallait ! 

On dirait un rite : un danseur danse sur une table, et les gestes vont être répétés à l'infini par des garçons qui se lèvent par groupe de deux, de six, et qui amplifient le rythme obsédant de l'orchestre... le ballet procède par vague successive et la dernière vous engloutit tout entier!!! Vous, la musique, l'orchestre, les danseurs, tout le monde fond ensemble!!!

Simplement magique!

 


A lire aussi sur ce blog:

Béjart à Paris, présentation de Boléro :

 

J'aime Béjart

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17 juin 2006 6 17 /06 /juin /2006 09:17

  Giselle... De tous les ballets, c'est sûrement non seulement celui que je préfère, mais celui qui m'a donnée en tant que spectatrice, les émotions les plus fortes. J'ai déjà vu  deux générations de ballerines l'interpréter et je découvre la nouvelle génération : Laétitia Pujol, de l'opéra de Paris, se révèle être une interprête hors pair. J'espère la voir dans la prochaine saison qui sera donnée l'hiver 2006 à Garnier.


 

 

 

 Mais qu'est ce qu'un ballet romantique?

 

En fait, l'esthétique romantique qui prend sa source dans les pays anglo-saxons vers la fin du 18ème siècle est caractérisée par un profond mal de vivre qui fait rejeter la vie réelle pour explorer le monde du rêve, souvent peuplé de visions funèbres et macabres, tel ce rêve du peintre anglais Fussli.

 

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La génération romantique française de 1830 essaiera d'échapper à son " ici et maintenant" par tous les moyens : elle se lance  soit dans des voyages, ( tous sauf Chopin qui est très affaibli par sa tuberculose, la maladie des romantiques dont meurt aussi la Dame aux Camélias) soit par  une création hantée par des obsessions, ou par les deux (Delacroix, Gauthier, Nerval, Berlioz, Chopin, Hugo, Géricault )

La vision de la vie des romantiques, même lorsqu'elle  est parfois pleine d'humour (Gauthier) est  marquée   par la nostalgie, la mort , car pour ces jeunes gens ( ils ont entre 20 et 28 ans)  l'existence   ici bas ne peut être heureuse très longtemps. Aux joies succèdents forcément des peines ( Fantine).   De plus, l'irruption des choses irrationnelles et pas toujours bienveillantes inquiète  plus qu'elle ne rassure sur un monde des morts qui côtoie  les vivants d'une façon  effrayante ( Thème récurrent chez  Berlioz et Gauthier, il suffit de se souvenir de la descente aux Enfers du Faust de Berlio). Quand à la folie, elle n'est jamais très loin ( Nerval,   Gauthier, Géricault, Berlioz)

C'est en très " raccourci" certains ingrédients qui caractérisent les arts produits entre 1830 et 1848, date de deux révolutions qui ont secoué la jeune génération : l'une qui a lieu à Paris ( immortalisée par Hugo et ses Misérables) l'autre, plus européenne,   qui se soldera par échec. Car "l'Aigle " qui est mort en exil en 1821 à Sainte Hélène laisse derrière lui un souvenir inaltérable, et une aspiration profonde pour mettre à bas une fois pour toute les monarchies.

 


 

Qu'a à voir Giselle la-dedans?

 Nous y voilà : le livret est écrit par Gauthier. C'est son ami  Heine, le romantique allemand, qui lui a raconté la légende, d'origine slave : les jeunes filles qui aiment trop la danse meurent parfois. Elles deviennent des willis, des créatures de la nuit qui hantent les forêts. Et chaque nuit, sur l'ordre de leur reine, elles doivent danser jusqu'au lever du jour. Malheur au voyageur égaré. Elles le feront mourir!

Ce thème est proche de celui du roi des Aulnes de Goethe : Erkonig  capture la nuit dans les forêts des enfants et les emmène chez lui, dans son royaume de mort....

A partir de la légende des willis, ces fantômes qui dansent,   Gauthier écrit l'histoire d'un ballet : une jeune paysanne    aime passionnément la danse. Elle se croit aimée d'un jeune payson comme elle, qui n'est en fait qu'un  prince déguisé. Il    utilise ce subterfuge pour mieux l'abuser. Giselle découvre qui il est, ainsi que sa fiancée, une belle princesse qui, pour quelques heures,  s'est reposée dans sa cabane lors d'une chasse. Le chagrin, trop violent,la conduit à la folie puis à la mort. Comme elle aimait trop la danse, elle devient willis.

Poussé par le remord, le prince   se rend une nuit sur sa tombe. Il rencontre son fantôme blanc. Grâce au pardon de Giselle, pour qui l'amour est finalement plus fort que la mort, il ne mourra pas, car elle le protègera de ses terribles compagnes, bien décidées à  mettre à mort l'imprudent....

Le pardon et l'amour l'ont sauvé.

( A suivre!...)

 

 


 

 

A lire aussi : 

Gisèle (2) le ballet et son esthétique

Giselle ( 3) points de repère technique

La willis, conte gothique, nouvelle écrite par moi même!


A venir :

Dvd et vidéos -  

les grandes interprètes-

La saison de l'opéra de Paris.

gestuelle de Giselle

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11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 15:47

 Samia Gamal....

Je suppose que, sauf si vous faites de la danse orientale, vous ne la connaissez pas... C'est l'une de mes danseuses préférées, toutes catégories confondues ( classique, contemporain, etc...) et pourtant, je ne connais sa danse que par la video puisque Samia est morte depuis douze ans déjà.

C'était une danseuse fabuleuse et une femme très très belle. Là, sur cette photo tirée du film " Afrita Hanem" qui signifie madame la diablesse, elle à vingt cinq ans... elle dansera jusqu'à près de 70 ans.

Cette scène est sûrement l'une des plus réussies du cinéma égyptien des années 1940 : poésie, dimension onirique, chorégraphie parfaite, costume audacieux mais tellement chic, car aucune paillette, aucun ornement superflu ne l'alourdit. Le tissus flotte autour de la danseuse, renforce la grâce de ses bras, lui donne des allures à la fois de princesse mais aussi de libellule, de papillon, d'un insecte aux ailes diaphanes qui dansent avec lui.

 


 

" J'ai toujours eu la danse en moi" dit Samia Gamal, et pourtant, sa famille, comme beaucoup de famille de tradition musulmane voyait d'un très mauvais oeil la danse et refusait que leur petite Samia danse, même à la maison et pour elle. Elle dit encore qu'on la grondait terriblement si on la surprenait à exécuter quelques pas de danse. C'est parce qu'elle quitte sa famille pour aller travailler dans un atelier de couture qu'elle pourra finalement  faire le métier dont elle a toujours rêvé. Elle dansera d'abord dans des sortes de cabaret-théâtres très en vogue dans cette société d'avant guerre et d'avant révolution aussi,  avant d'entamer une immense carrière au cinéma. Le roi d'Egypte la nommera " première danseuse d'Egypte" et il ne s'y trompait pas!

 


 

Pourquoi l'aimé-je tant?

Parce que sa danse " orientale" est une pure merveille de finesse, de légèreté, d'intensité, d'espiéglerie, d'art. Elle glisse dans l'air, jamais le mouvement ne s'arrête, et il est tellement fluide que l'on ne voit pas comment Samia le réalise : on a l'impression qu'elle improvise sa danse comme elle respirerait. Certes, les chorégraphies empruntent  au ballet classique, aux danses latines, à toutes sortes de styles à la mode et mélangent tout cela à la technique orientale pour un résultat unique! Mais Samia se les approprie avec sa personnalité faite de féminité, de grâce, de fraîcheur.

Comme  toutes les danses dites orientales, l'énergie part du ventre et non des pieds, mais chez Samia, pas de lourds mouvements de bassin, pas de vibrations, pas de hanche "haut bas", d'accents marqués : rien de tout cela qui constitue une partie de la technique. Non, une danse fluide, aérienne, ou les bras suivent naturellement le mouvement  de son corps, avec  grâce et un raffinement immense et inattendu pour de la danse orientale, où les bras, en principe, ne font que cadrer le mouvement.   Rien a voir par exemple avec Fifi Abdou, qui danse un style baladi, ancré dans la terre, sans toute cette dimension de l'air...

D'ailleurs, la fluidité des bras de Samia révèle chez elle une grande souplesse du cou et des épaules particulièrement déliées chez elle. Le buste aussi peut s'incliner avec un naturel confondant qui est pourtant dû à une très grande maitrise des isolations.

Ses ondulations n'ont rien de lascif ni de vulgaire, ses déhanchements ne sont jamais suggestifs : sa séduction est faite de gaité, d'espiéglerie, de légèreté. Si je devais la comparer à une actrice d'aujourd'hui, ce serait Nicole Kidmann dans le rôle de Satine, par exemple, mais sans le côté tragique.

 


 

Et puis surtout le cinéma la magnifie :

 

 

que ce soit dans Afrita Hanem ou d'autres films, la dimension onirique est souvent présente; Samia danse au milieu de miroirs, ou de colonnes d'un palais de conte de fée, ou bien dans une rue d'egypte mais en robe de soirée moirée, ou bien au milieu d'une immense cage de cristal, ou bien encore derrière un paravent ajouré, un voile piqué de brillants sur la tête...

Elle semble irréelle, inaccessible, comme sortie tout droit d'un rêve.

 


 

 

Quand l'Occident lui offre des rôles, que ce soit la Vallée de Rois ou Ali Baba, on relègue sa danse à de l'oriental de divertissement, et franchement, je n'aime plus... où est passée la dimension artistique, la dimension onirique qui faisaient toute la beauté des films égyptiens des années 40?

La danse orientale vue par l'Occident est une danse séductrice qui ne fait plus rêver les hommes mais qui les fait saliver... c'est la toute la différence, elle est énorme car tout à coup, la danse orientale de Samia est réduite à distraire des hommes qui ne voient dans les danseuses qu'un objet de désir et non de rêve, d'une ouverture sur un monde magique, inaccessible, celui de quelque fée clochette malicieuse mais fidèle dans le pays du Jamais-jamais...

L'Occident n'a pas compris Samia ni la danse orientale.

Mais regardez  ces premiers films, sa danse, sa maitrise, sa créativité, son ingéniosité, et son absence totale de vulgarité. Regardez ses voiles s'envoler entre les colonnes sculptées de Palais de Mille et une nuits. Regardez l'énergie gracile et précise qui émane de ses épaules, regardez son regard, son sourire : on sent encore quelque chose d'adolescent ou d'enfantin qui efface la lourde sensualité qui caractérise parfois la mauvaise danse orientale. Toute l'énergie est libre, volatile. On dit que Samia est la première à avoir danser en talons, donc sur demi pointes, pour apporter encore plus de légèreté.

Samia était une fée. Elle a fait de la danse orientale un art à part entière. Les danseuses orientales d'aujourd'hui, si vulgaires dans les pays du Maghreb, Dina en tête, devraient s'en souvenir...

  

 

 

 


 On peut voir un documentaire sur Samia Gamal dans :

 

"regard sur le cinéma musicale arabe."

 


 

 


A lire aussi :

 

la danse orientale : entre fascination et répulsion

 

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9 juin 2006 5 09 /06 /juin /2006 21:10

Miracle au volant!!!!....

Ce matin, je pars travailler à l'heure à laquelle a lieu une de mes émission préférées sur France Musique animée par l'excellent Lionel Esparza. Je retrouve la même joie à l'écouter que lorsque c'était  Gérard Mannoni qui ne manquait jamais une occasion de parler de danse...ah, les réveils heureux à l'idée de retrouver mon idole radiophonique, de 7 à 9!.... il y a... vingt ans déjà...
là, cette émission me met " en musique" pour toute la journée!


Et là, miracle.... j'entends une valse de Chopin que je connais par coeur, non seulement pour l'avoir entendue peut être 1324 fois, mais aussi pour l'avoir jouée au moins autant... mais bizarrement, je ne la reconnais plus...  parce que je l'entends comme  pour la première fois :le doigté, le toucher, le phrasé expriment une poésie rare d'une infinie douceur sans mièvrerie aucune, d'une délicatesse subtile sans fadeur... jamais Chopin n'a eu autant de relief, de vie, de douce mélancolie, de beauté, de simplicité... en un mot, j'entends cette valse comme elle résonnait peut être en moi depuis toujours, sans qu'aucune main humaine n'ait pu  jusqu'alors donner vie à  ces sons subtils: ni les miennes, ni celle d'un autre pianiste, pas même celles de Samson François que j'aime tant dans ce registre.

 


 

Et pourtant, les valses de Chopin... ce sont de toutes petites choses de quelques pages qui déploient la plupart du temps deux ou trois phrases...

Mais ces phrases sont harmonisées avec une intelligence musicale rare parce qu'elles mêmes sont pleines de surprises : elles vagabondent hors tonalité, hors mesure, comme bon leur semble, et déroulent, en prenant leur temps, leurs colliers de notes.Ces valses sont tout un univers à elles seules : en elle passe la joie, la passion le brio, la détresse, la solitude, l'exil, la maladie, la souffrance, l'épuisement, la gaité, la nostalgie... ce sont les pages d'un journal intime, écrites pendant toute sa vie par un homme en exil, qui a perdu ses amis, sa famille, suite à l'insurrection ratée de Varsovie, et qui, malade, reportera un amour unique et exclusif à son piano...

 

 


 

Et le miracle a lieu son les doigts d'Alexandre Tharaud... Chopin est là tout entier. Je reste médusée, éblouie, pétrifiée devant une telle créativité  : réussir à donner à cette valse un souffle poétique, lyrique, unique. Les doigts legers maitrisent chaque ligne mélodique comme savait si bien le faire l'immense Benedetti Michelangéli. Le discours est clair, limpide, sans être froid, le son est chaleureux et cristallin tout à la fois. De la vraie musique avec une Ame immense.

 Après quelques questions posées à ce jeune et peu loquace pianiste, Lionel Esparza diffuse un concerto de Bach d'après Marcello :je me retrouve les larmes aux yeux, en pleine bretelle d'autoroute bouchée et polluée, avec des hommes de néanderthals à leur volant  près à me rouler dessus pour gagner une place ( en costume cravate mais la massue pas loin, je pense) Mais Bach dresse  ses cathédrales de sons  dans la voiture comme un écran de beauté pure... les Néanderthaliens détalent sous des cascades de notes égrénées par des doigts d'ange....

Je comprends qu'après une telle découverte, Bartabas ait écouté le disque en boucle et ait finalement proposé à A Tharaud de travailler avec lui ( c'est pour cet été, au théâtre de Fourvière, à Lyon)

 

 

 

 C'est le miracle de l'art : il fait irruption ou bon lui semble, embouteillage ou pas... et tout à coup, notre vision en est toute bouleversée... et nous avec...

 

C'était une magnifique matinée de printemps... grâce à Alexandre Tharaud...

Sa discographie est impressionnante, il joue beaucoup de musique contemporaine, ce qui prouve que cet homme est bien dans le présent, lui aussi...

Ecoutez le!

Et si vous l'aimez déjà, dites le moi!

 


 

SITE OFFICIEL / http://www.alexandretharaud.com/
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7 juin 2006 3 07 /06 /juin /2006 08:40

 

Fritz Lang, de retour en Allemagne après un exil qui a duré vingt ans , réalise en 1959 deux films qui s'appellent " Le Tigre du Bengale" suivi du " Tombeau Hindou". Il a longtemps rêvé de  ces films, et leur concrétisation est pour lui un immense bonheur.  
 
J'ignore exactement à quoi est dû leur succès  ( films d'aventure populaire dans une Inde imaginée et pas du tout réaliste, où la richesse, la cruauté, l'exotisme, le mystère, l'aventure cohabitent,) mais ce que je sais, c'est qu'enfant, je les avais vus à la télé un dimanche, et que j'avais été complètement captivée par l'interprète principale, la sublissime Debra Paget qui  danse dans les deux films. Et pour cause : elle incarne une danseuse - prêtresse attachée à une déesse dans un temple. Bien sûr, un puissant Maharaja tombe amoureux d'elle en la voyant danser ( on le comprend), mais son coeur va vers un bel étranger, un architecte, qui doit réaliser des bâtiments nouveaux dans la ville d'Eschnapur...
 
 
Son apparition magique dans le premier film est stupéfiante : nous sommes dans l'enceinte d'un temple mystérieux et gris, sous une voûte immense; une statue gigantesque veille sur le temple. Les prêtres sont en ordre à droite de la statue, le Maharadja et ses invités de l'autre côté. Et lorsque Seetha apparait en haut de l'escalier, annoncée par un coup de gong qui résonne longtemps dans tous les souterrains qui étirent leur galerie tout autour du temple, toutes les respirations se suspendent.
Bien sûr, ni la musique, ni la danse n'ont rien d'indiens, puisque l'on est dans un immense conte de fée et pas du tout dans une vision réaliste de l'Inde...
N'empêche que le voyage est grisant...
 
 
 

 

Dans le second film, le tombeau Hindou, Seetha qui s'est enfuie avec l'architecte, est rattrapée dans le désert par le maharadja; comme elle a trahi la déesse, le prêtre la condamne à exécuter une danse avec un cobra. Et c'est très déshabillée que Seetha danse avec le serpent. Malgré tout, il n'y a rien de vulgaire ni d'excessivement suggestif dans sa danse, et je crois que cela tient à la danseuse elle même qui arrive parfaitement à mettre de la distance entre ses gestes, ses attitudes, ses poses et ce qu'elle veut exprimer.

 

 

Car après tout, Seetha danse pour une déesse, et pas pour l'assemblée des hommes qui l'entourent... je n'ai pas encore réussi à savoir qui avait réalisé ses chorégraphies, mais elles sont faites avec intelligence et bon goût, et sur le plan du style lui même réalise une synthèse entre le classique, l'oriental ( ondulations, accents de hanche en twist) et un petit quelque chose de " contemporain" dans les relâchés du corps. La musique est toute simple : quelques percussions métalliques pour créer le mystère, un hautbois mélancolique qui joue une mélodie très entortillée pour l'exotisme.

 

 


 

Voilà comment un grand metteur en scène, en utilisant la danse d'une façon artistique dans son film, a mis en éveil l'imagination d'une petite fille et a contribué à lui donner envie de créer le style.... indo-oriental!!!

Merci à ces artistes de mettre en germination dans nos esprits d'enfants tant de belles pousses qui croissent en nous toute notre vie...

 


 

les deux dvd " le tombeau hindou" et " le tigre du bengale" ont été réédité en DVD sous le label wildside films
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5 juin 2006 1 05 /06 /juin /2006 08:22

 Raymonda, premier cadeau fait à l'opéra de Paris.

Dans cet article, je ne donne que quelques points de repère que je developperai dans d'autres articles, car Raymonda reste émotionnellement mon ballet préféré, sans doute parce que c'est le premier que j'ai vu de Noureev à l'Opéra de Paris.

Raymonda est donc le premier ballet que Rudolph ait chorégraphié pour l'opéra de Paris en 1983, l'année même où il en pris la direction en tant que directeur de la danse. Le contrat stipulait qu'il pouvait passer six mois de l'année hors de Paris, ce qu'il fit puisqu'il continuait à danser un peu partout dans le monde. Il régla donc Raymonda tout en sillonant la planète de ses allées et venues.

Son arrivée à l'opéra de Paris changea bien la façon de travailler des danseurs, habitués, selon les expressions de F Clerc à des répétitions " pépères". Et voilà que Noureev impose une nouvelle façon de travailler, obligeant tout le monde à être présent à la fois, corps de ballet comme étoiles aux répétitions, ce qui avant sa venue n'était pas du tout envisageable. E Platel raconte que les étoiles répétaient devant le corps de ballet, et que Noureev voulant toujours obtenir plus d'elles, les poussait dans leur limite, et que, si elles devaient tomber, et bien elles tombaient, mais que en parallèle elles gagnaient beaucoup de choses.

Beaucoup de balletomanes aiment  la Belle au bois dormant, ou le Lac...

Mais moi, j'ai une préférence toute spéciale pour Raymonda


 

Pourquoi?

Déjà la musique : celle de Glazounov est riche en couleurs, en contrastes, en émotions. Elle baigne dans un orchestration "très russe", avec des thèmes russes   et amples,  aux couleurs chatoyantes empruntées aux cuivres, ou bien plus boisées, plus fraîche lorsque les bois sont plus importants. La harpe intervient dans ce ballet, dans les scènes oniriques.

Ensuite, le mélange des styles, puisque à l'intérieur de ce ballet de conception  classique, Noureev a utilisé les danses dites de caractères que lui même avait apprises enfant en Russie. ( Il a commencé par ces danses folkloriques dans sa petite ville).

 

 

IL y a aussi les emprunts à la danse contemporaine : cela est très net avec les variations d'Abderam, le prince maure amoureux de la belle raymonda. Noureev a toujours aimé apprendre : il a travaillé toute sa vie, enfin, dès son arrivée à "l'Ouest" avec des chorégraphes aussi divers que Paul Taylor, Béjart, Francine Lancelot,  et a appris avec la même passion.

Les déhanchés, les déséquilibres, les attitudes de Abderam dans ses trois variations, les rapides passages au sol et les sauts qui ressemblent au bondissement d'un chat,  sont tous simplement époustouflants de beauté, de créativité et d'intensité virile.... eh oui! Il donne donc à ce personnage dit de " demi caractère" une dimension exceptionnelle, et en fait un contrepoids au Prince. ( Il apparait en rêve  à Raymonda dans les premiers actes, ce qui permet des pas de deux.) Noureev aimait danser les deux rôles : le Prince et le Maure.

 

 

Ensuite les variations de Raymonda elle même. C'est Petitpas qui les a réglées. Il y en a sept, et elles sont toutes incroyablement difficiles. Ma préféré est la dernière, lorsque tous les instruments se sont tus et que le piano joue une musique aux étranges accents de Transylvanie. La musique est puissante et mélancolique à la fois. Cette dernière variation est complètement magique, tant par la danse qui est à la fois très " slave" et très classique que par l'atmosphère immobile qui s'en dégage.


 

Enfin, les  quatre autres rôles du ballet dévolus aux    amis de Raymonda, deux filles, deux garçons  permettent une très grande richesse sur le plan de la structure du ballet et de son langage, car chaque ami a une personnalité qui lui est propre et les variations sont toutes bien différenciées.

 

J'ai eu la chance de découvrir ce ballet en 1983 avec Noella Pontois qui reste ma référence en matière de danse classique. C'était complètement magique! Je l'ai revue dans de multiples interprétations : Pietragalla, Lestestu, Guillem, Clerc, Platel... mais jamais je n'ai retrouvé cette poésie, cette force, cette douceur, cette passion.

Lorsqu'il fut redonné en 1998 à l'opéra Bastille, la magie Noureev s'était déjà perdu... tout semblait figé... perdu, pire encore : académique. De quoi ne plus aimer la danse classique.

 

J'ai vu aussi Noureev dans le rôle d'Abderam. Mais c'est une autre histoire....un peu triste...


Disques et dvd :

disque  : on ne trouve qu'un enregistrement de Raymonda en intégralité chez Naxos; il n'est pas fabuleux, mais pas mauvais non plus.

Je ne peux que vous recommander l'excellent dvd "Rêve d'étoile", chez TDK, "Raymonda" c'est un documentaire fabuleux sur ce ballet et sa création par Noureev.

Pour l'instant, hélas, pas de captation video du ballet dans la version Noureev.

A venir :

Des articles plus fouillées sur les variations, Noella Pontois et Jean Guizerix, la première de Raymonda, la septieme variation dite de la claque ....

 pour finir, cette image de Noella et Rudolph, sur scène.... émotion....

 


 

 A lire sur ce blog :

 

 Noureev

         

Noureev, parce qu'il était unique

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2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 20:09

                                                                                                        

Pourquoi, tout à coup,  vous parler de Robert? Et bien, je ne sais pas! Une envie, comme cela!

Et puis, cela changera de la danse! 

Tout a commencé un jour, en écoutant la radio... je suis tombée sur un des titres de Led Zep : whole lotta love. Et ça a été le coup de foudre IMMEDIAT. J'ai été illico presto acheter le disque et me le suis repassée en boucle; oui, à l'époque, j'étais au conservatoire, à la Sorbonne, avec des étudiants qui écoutaient des choses bien sages. Mais c'était un peu étouffant, même si ces années étudiantes sont toujours très très grisantes par toutes les rencontres que l'on fait de gens qui partagent nos passions... enfin pas toutes, car pour Led Zep... C'était ainsi à l'époque et ça n'a pas changé... je jouais Chopin, Debussy, Ravel, Bartok, et j'écoutais Kate Bush, Led zep, Tina Turner, James Brown, Marvin Gay... et bien d'autres.

Depuis, j'ai appris à découvrir l'univers de Led zep à travers leurs autres albums... et bien, quand j'écoute leurs titres, que ce soit immigrant song, fabuleuse de force, Stairway for heaven, inimitable, Lemon Song, Kashmir, qui me transporte au delà de tout, et tant d'autres, je me dis... Mon Dieu, quels musiciens on avait là, quelle musique on avait là, dans les années 70...

Les thèmes sont ciselées, la musique, vraiment travaillée, elle vous emmène là où vous ne pensiez pas aller, vous ne pouvez pas la prévoir à l'avance. Quelle soit ballade, rock plus lourd, ou qu'elle lorgne sur un mélange plus inédit, elle a tellement de choses à dire cette musique, servies par des êtres tellement entiers, avec un univers si personnel, que le voyage est grisant et que l'on voudrait qu'il ne s'arrête jamais...

Oh, non, je n'ai rien d'une nostalgique, on peut écouter Adam de la Halle et se sentir tout à fait du 21ème siècle, si cette expression veut dire quelque chose. Disons que je me sens bien de "mon présent". Je n'ai pas besoin de regarder par dessus mon épaule, ni de savoir ce qu'il y a de l'autre côté de l'horizon...

Bon, revenons à Robert!

Malheureusement à l'époque, j'étais assez facilement effrayable et jeune, et jamais je n'ai osé mettre les pieds dans un concert de rock! hélas, j'ai raté beaucoup de beau monde....

Aussi, quand Robert Plant a relancé sa carrière solo et a sorti le fabuleux myghtyrearranger, j'ai sauté de joie... en apprenant qu'il viendrait au festival rock de Saint Cloud!

Il y a plein de titres sur le disques que j'aimerais chorégraphier. Certains se marieraient à merveille avec un style indo-oriental et même des voiles...

ce qui n'a rien d'étonnant car par exemple le titre Kashmir qui fait plutôt référence à l'Inde a été écrit quand Robert Plant était au Maroc... c'est un orient au sens très large, comme je l'aime.


 

 

 

    Le festival

Moment inoubliable, comme je les aime!

Certes, beaucoup de gens " de mon âge", mon compagnon, un rocker, évidemment, qui au retour peut tout me rejouer d'oreilles sur ses guitares,   mais aussi pas mal de jeunes gens. Cela m'a mis le coeur en fête de voir que tous n'ont pas eu les oreilles " lobotomisées" par la   star ac...

Quand à ses  musiciens! fabuleux!

L'album tire sa grande énergie précisément des musiciens qui l'entourent, du rythme très travaillé, de métissage comme Led zep a toujours aimé faire, et de la voix de Plant, qui, si elle n'étincelle plus comme autrefois, est encore capable de vous soulever du sol pour vous emporter dans les étoiles...

bref, un grand moment de musique. On a toujours un peu l'impression d'une communion, d'une célébration, quand la musique a une telle force. Je ne retrouve cette sensation très spéciale qu'avec la compagnie d'Alvin Ailey

Et ce qui me fait le plus plaisir dans l'histoire, c'est qu'il n'est plus tout jeune, le Robert, et qu'il a bigrement roulé sa bosse...

Et bien, à l'émission de Guillaume Durand, il s'est montré toujours aussi amoureux de la musique, pas blasé pour deux sous, prêt à repartir sur les routes à plus de 60 ans, avec une grande spiritualité, une belle vision du monde... et la même envie de musique que trente ans plus tôt!

 

 

                                   Robert Plant and the strange sensation

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2 juin 2006 5 02 /06 /juin /2006 08:17

Voici Claire Motte, telle exactement que je la découvris au Palais des Sports de ma ville, l'année 1974...

Coup de foudre! Elle était étoile de l'opéra de Paris et avait dansé, pour un gala d'étoiles qui réunissait  Bessy,   Pontois,   la courageuse Janine Charrat, Denard, je crois, Atanassoff,  le pas de deux de Don Quichotte!

J'étais une enfant, mais ce fut un moment inoubliable. Tellement inoubliable que plus de trente ans plus tard, je m'en souviens encore!

Je rends d'abord hommage à  sa "flamme", c'est ce que l'on voyait en premier! Cette impétuosité immense, cette fougue, cette passion qui l'animaient en scène. Une fois le rideau tombé, elle travaillait énormément, avec rigueur, discipline, ténacité, sans rien se laisser passer.

Mais sur scène, sa joie éclatait, elle était un feu vivant et dansant, et c'était tellement fort qu'en rentrant chez soi, sa flamme continuait de danser en nous.

A cette époque là, la télévision aimait bien la danse classique et je pouvais la voir dans des émissions de danse, trouver des articles sur elle dans la presse populaire... je l'adulais!

Au conservatoire National Supérieur de Paris, elle fut ensuite un professeur aimé qui enseigna avec intelligence. Noureev la nomma en 1983 professeur à l'Opéra de Paris.

D'ailleurs, j'ai même eu l'immense plaisir de suivre un stage de danse classique pendant quinze jours. Au vue de mon piètre niveau que m'avait donné la petite école de danse de ma ville, je n'ai pu aller qu'avec les débutants ( des enfants) alors que j'étais déjà une jeune adulte. Mais Claire Motte corrigea tout le monde de la même façon, donna son savoir avec générosité, et m'encouragea même très gentiment à continuer...

chapeau bas! une grande artiste dans toute sa simplicité!

 

Dans un vieux livre qui date des années 70, j'ai " la barre" par Claire Motte

La barre, c'est tous les exercices que font quotidiennement les danseurs pour échauffer leurs corps : pliés, dégagés, ronds de jambes, battements, petits frappés sur le coup de pied, etc...

Ce que j'ai pu les regarder, ces images! tous les jours, je m'y replongeais!

Malheureusement, cette grande artiste qui participa à de très nombreuses créations,  tout le temps qu'elle fut à l'opéra , partit sans un bruit... et beaucoup trop tôt!

Il était question que l'on nomme l'une des places de Paris " Place Claire Motte" mais je ne sais pas où en est ce projet....

 


 

Voici un article sur la mort de Claire Motte ( 1937-1986) qui fait référence à l'aide qu'elle apporta à Noureev quand il passa à "l'Ouest"

ref : hérald tribune

 July 18, 1986

 

 

Claire Motte, 48, Dies; Paris Opera Ballet Aide

 

Claire Motte, ballet mistress of the Paris Opera Ballet and formerly one of the French company's leading ballerinas, died Wednesday in Paris after a long illness. She was 48 years old.

 

 

Miss Motte, a very strong technician with a dramatic style, held the rank of ''etoile,'' or star, from 1960 through 1979. Rudolf Nureyev, who had been befriended by Miss Motte before his defection from the Kirov Ballet in 1961, appointed her ballet mistress of the Paris Opera Ballet immediately after he became its artistic director in 1983.

 

 

Born in Belfort, , Miss Motte entered the Paris Opera Ballet school and then joined the troupe in 1952. She created the role of Esmeralda in Roland Petit's ''Notre Dame de Paris,'' among others. Miss Motte, a frequent partner of Jean-Pierre Bonnefous before he joined the New York City Ballet, appeared with him as a guest with the Eglevsky Ballet and at the Jacob's Pillow Dance Festival in the 1960's. Because of her illness, Miss Motte could not accompany the Paris Opera Ballet on its current American engagement.

 

 

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30 mai 2006 2 30 /05 /mai /2006 07:27

 Je reviens aujourd'hui sur cette création qui malheureusement a eu des échos assez négatifs dans la presse, et je me demande encore pourquoi aujourd'hui.

Donc, par cet article, j'exprime mon mécontentement d'une certaine presse critique d'art, qui ne perçoit les spectacles qu'en fonction des critères retenus par la ligne éditoriale des journaux auxquels ils appartiennent et dont ils se doivent d'être les fidèles serviteurs.

Je ne vois pas d'autres raisons aux critiques stupides que j'ai lues ( je vous en ferai un petit florigèle demain) sur cette chorégraphie, qui, si elle ne se range pas aux côtés des grands ballets, n'en a pas moins son identité propre et sa poésie.

Nicolas Leriche est le danseur étoile que l'on connait. C'est l'un des plus " à part" à l'opéra de Paris, car sa façon de danser est étonnament puissante, féline, envoûtante, bien à lui. Il a du caractère, de l'intelligence, de la sensibilité, et une présence en scène immense. Il marque tous les rôles qu'il danse, parce qu'il les investit intensément. Lorsque l'idée de ce ballet a germé en lui, Roland Petit, à qui il avait demandé de faire un ballet sur ce thème, lui a conseillé de le faire lui-même, de se lancer. Ce qu'il fit.

 


 

Des scènes qu'on n'oublie pas.

J'ai vu ce ballet en septembre, et j'ai attendu que l'oeuvre décante en moi pour en parler, non pas à chaud, dans l'excitation qui suit parfois un spectacle qu'on découvre et qui retombe quelques temps après, mais bien à froid. Et lorsque je repense à cette oeuvre, des scènes entières surgissent :

D'abord, Caligula lui même, dansé par le fabuleux Mathieu Ganio, qui donne a u  tyran une grande instabilité mentale : c'est un être malade terassé par des crises d'épilepsie, d'une grande sensibilité, et dont la   cruauté semble être inspirée par la folie. Ses solos sont spectaculaires, fort émotionnellement, et techniquement brillants.

Ensuite Mnester, le pantomime que Caligula adorait, et qui est dansé par Laurent Hilaire. Mon Dieu, même quand il ne bouge pas, Laurent Hilaire est spectaculaire!

Là, Leriche montre son savoir faire de chorégraphe en mêlant intelligemment une danse au vocabulaire contemporain à l'ensemble de son ballet qui exploite un langage classique.

Toutes les scènes avec Mnester, sur de la musique électro-acoustique sont des moments suspendus dans le temps; à eux seuls, ils valent d' être vus.

 


 

Ensuite, viennent les choses plus classiques mais non moins abouties :

  •  Le personnage de Lune, aimée de Caligula, les duos qu'ils dansent ensemble.  Claire Marie Osta apporte là aussi une grande délicatesse au personnage et le contraste avec Caligula est saisissant.
  • Le cheval Incitatus, qui apporte un élément poétique exceptionnel, dansé par Gil Isoart, et qui là aussi, offre au spectateur, de "l'inédit" et du sensible.
  • Les scènes de groupe, de foules. Elles restent assez classiques, mais on s'en souvient... de même que l'éclairage, ou plutôt la lumière, devrais je dire,  qui suit le rythme des saisons. On est tantôt baignée dans une lumière orangée, qui peut virer au rouge, tantôt dans un éclat lunaire et argentée, tantôt les couleurs expriment la vie, le sang, tantôt elles se retirent, et il ne reste que le blanc, le gris, le noir, l'argenté.

  MUSIQUE

Caligula utilise la musique des quatre saisons  de Vivaldi, qui fait une boucle sur elle même. Comme si l'on présentait cinq saisons de la vie de Caligula. Choix curieux? Pas tant que cela, au contraire.  Le décalage entre cette musique tellement connue et le propos, qui n'est pas " l'histoire de la vie de Caligula" mais plutôt "scènes de la vie d'un Caligula" fait que tout à coup la partition sonne "neuve". C'est comme si on la découvrait pour la première fois. Et elle s'associe merveilleusement à celle composée par Louis Dandrel, qui a beaucoup de talent, plus qu'un certain Dusapin tellement encensé par la critique officielle depuis quelques années...

Premier essai réussi

Bref, j'ai vu dans ce travail beaucoup d'intelligence, de sensibilité, d'idées, de reflexions de poésie, mais avant tout, j'ai vu tout un univers aux nombreuses facettes... c'est cela être un artiste, non? Avoir un monde et y entraîner des êtres avec soi...

Par cet article, je rends hommage au travail de Nicolas Leriche, et à sa très belle créativité.

 


 

A venir :

 

Portrait de Nicolas Leriche

Ivan le Terrible et Nicolas Leriche.


 A lire

Florilège de critiques stupides et bâclées : Caligula de N Leriche

 


 

 La photo est d'Haruyo, que vous pouvez retrouver sur le site d'agoradanse.

www.agoradance.net, partie forum, topic Caligula.

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29 mai 2006 1 29 /05 /mai /2006 16:19

 

 

Comme promis voici quelques critiques que je vais me faire un plaisir de commenter. Je ne peux les citer en entier, pour des raisons de droits d'auteur. Je n'ai pas triché dans ma sélection. La première est due au critique de libération. Mes commentaires en bleu!

 


 

Jérémie Bélingard est plus que convaincant dans le personnage, y compris dans ses ralentis, comme Wilfried Romoli en sénateur ou Laurent Hilaire dans le rôle de la pantomine robotique. Ce n'est pas mal du tout. On regrette que la pièce suive trop le découpage un peu formaté du livret, ce qui enlève à son intensité et donne une longueur un peu lourde.

libération

 


 

Jérémie est plus que convaincant dans le personnage,y compris dans ses ralentis.

ça ne veut pas dire grand chose! qu'est ce que les ralentis viennent faire là?

Et puis, voilà déjà une chose que je n'aime pas : le critique ne voit " qu'une distribution" donc déjà son point de vue en est faussé. Dans un art chorégraphique comme la danse, le ballet peut changer du tout au tout suivant l'interprète. D'autant que Mathieu Ganio était éblouissant!

" la danse robotique de Mnester" ce monsieur n'a jamais dû voir un robot de sa vie. Il y a autant de point commun entre un robot et Mnester qu'entre un ventilateur et un sushi. Bref, sous prétexte que la musique est éléctro acoustique, et le geste présenté en suspension, hop, on fait simple, et on écrit robot. Pourtant ce monsieur est bien payé pour avoir un peu de vocabulaire et de culture, que je sache?

"Ce n'est pas mal du tout!"

Sans commentaire, n'est ce pas? C'est ce que je dis à mon fils de trois ans quand il essaie quelque chose et que c'est plus ou moins réussi...

Passons à la suite!

 


 

Quel attrait peut bien exercer le mythe épais de Caligula sur le danseur étoile Nicolas Le Riche pour qu'il en fasse le thème de sa première chorégraphie destinée au Ballet de l'Opéra de Paris ?

qu'est ce que ça peut lui faire? rien que le titre " mythe épais" présente le choix de Nicolas Leriche comme n'ayant qu'un goût très mauvais. Sinon, on ne choisit pas un mythe épais!  En outre,  Caligula n'est pas un "mythe", que je sache, et N Leriche ne l'a pas du tout traité ainsi.

Ce manque de précision m'afflige!

 Certes, l'envergure tragique du personnage et sa dimension conflictuelle ouvrent les pages d'un livret à rebondissements porté par une chorégraphie qu'on imagine nerveuse à souhait. Le Caligula de Nicolas Le Riche, conçu pour la dramaturgie avec Guillaume Gallienne, n'échappe malheureusement pas au registre du ballet décoratif avec sa succession de tableaux repérés.

 

Ballet décoratif!

voilà un terme méchant, creux, qui ne reflète en rien l'oeuvre de Leriche. Les émotions, dans certaines scènes, y sont si fortes que l'on ne peut parler de décoratif. Le décoratif vise l'esthétique pure, la présentation, et non le sensible. Ce critique  serait-il dénué de sensibilité? Aurait il oublié qu'une oeuvre d'art se reçoit aussi et se comprend avec le coeur?Les costumes et décors n'envahissent pas la scène.... ce n'est pas " décoratif"!Je pense tout simplement que c'est le premier mot qui est tombé sous la plume de ce critique!

 

Le monde

 


 

 Heureusement, Gérard Mannoni, que j'estime et apprécie beaucoup, a rédigé une critique intelligente dans laquelle, en tant que spectatrice, j'ai reconnu beaucoup de ce que je m'étais formulé en regard de cette oeuvre!

Pour garder son ballet au répertoire, Le Riche pourra certainement le remanier, fort de cette expérience unique qu’est le passage d’un spectacle devant le public, car c’est là qu’apparaissent les forces et les faiblesses, beaucoup mieux qu’au cours des répétitions. Nous manquons terriblement de chorégraphes ayant le désir de s’attaquer à de tels thèmes dans un langage de oui-danse. Le Riche doit tirer les conclusions de ce travail et trouver les idées lui donnant un second souffle.

 

Merci à Gérard Mannoni dont je vous recommande les ouvrages sur la danse.

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